En 2022 nous vous parlions de notre implication dans le GFA solidaire du Pont d'Auze. Ce printemps est l'occasion de parler d'un bien précieux qui ne nous a pas fait défaut, même pendant la sécheresse de l'été dernier. Je veux parler de l'eau qui nous est fournie par le ruisseau qui traverse la ferme. C'est un affluent du Monzola qui lui même va se jeter dans l'Auze juste après la cascade de Salins. A ma connaissance, il n'a pas de nom. il prend sa source un peu plus en amont près du village de Chapsières partiellement comme exutoire d'un étang. Il entre sur les terrains du GFA par un passage aménagé dans un des murets de pierres qui délimitent les parcelles, après avoir serpenté dans les prairies de la ferme voisine. Sur les parcelles du GFA la pente du vallon s'accentue et le ruisseau dévale de tertres en tertres jusqu'à la traversée de la D22 à l'entrée de Nuzerolles. il rejoint alors le Monzola en fond de vallée, depuis sa source l'eau aura environ parcouru 3 km.
Géologiquement, nous sommes en bordure de planèze avec des bancs de basaltes affleurants et de nombreuses sources et suintements d'eaux qui ressortent, dès que la pente s'accentue, en dehors de la période estivale.
Alors qu'ailleurs, pour des besoins agricoles le ruisseau a été mis à nu de façon importante, il bénéficie dans une grande partie de la traversée des terrains du GFA d'une belle ripisylve constituée majoritairement de vieux frênes et de vernes.
Ce n'est pas pour autant un ruisseau totalement sauvage et il est indéniable que dans le passé il a été domestiqué, partiellement canalisé en limite de parcelle, en particulier le long d'un muret.
Du reste, on peut encore observer les traces d'un aménagement hydraulique ancien. Au moins trois départs de rigoles se greffaient sur le ruisseau et permettaient une irrigation gravitaire des parcelles en été. Aujourd'hui abandonné, il ne reste de cet aménagement que des traces de vannes en pierres et des ponts en dalles de basalte qui enjambaient les rigoles.
Ailleurs, c'était pour lutter contre l'excès d'eau dans certaines zones et pour que toutes les parcelles disposent d'un point d'eau que quelques drains en poteries canalisaient l'eau vers des abreuvoirs.
Depuis l'époque pendant laquelle ces aménagements ont été réalisés, le temps a passé et la nature a repris ses droits et aujourd'hui sur une distance assez courte le ruisseau traverse ou a contribué à former des milieux divers, des zones d'accumulation et des zones de ravinement, une saigne plutôt filtrante ou un cours rapide entre les racines des grands arbres qui en font un ruisseau vivant.
C'est un ruisseau qui peut avoir aussi ses caprices et se montrer torrentueux assez rapidement en cas de fort orage ou de pluies hivernales abondantes.
En tout état de cause, c'est un acteur vivant du paysage et qui participe grandement au charme et à la sérénité qui transpirent de ce lieu.